1991 - LE NOIR DE BLANC. L’IMAGE DES NOIRS DANS LA CULTURE POPULAIRE OCCIDENTALE

L’exposition bilingue « Le Noir du Blanc/Wit over Zwart/White on Black », vaste entreprise menée à l’échelle internationale et présentée à partir de 1991, tentait de faire comprendre combien l’imaginaire occidental s’est encombré, au cours des siècles, de représentations erronnées, péjoratives ou fortement déformées, de l’humanité noire. 

Cette exposition visait à présenter et à décrypter tous les genres d’images de grande diffusion conçues à des fins de propagande ou d’usage quotidien, depuis plus de deux siècles, tant en Europe qu’aux Etats-Unis sur différents supports : gravures, presse, photos, livres, affiches, publicités, cartes postales et emballages publicitaires de produits (café, tabac, chocolat, savon, cirage, etc..), chromos, BD, jouets et objets divers,  pour tenter de dégager l’origine et les procédés de formation des figures stéréotypées de l’Homme noir dans l’imaginaire occidental. 

Le Noir du Blanc/Wit over Zwart a offert les conditions d'une réflexion pointue sur le problème crucial des images stéréotypées : l’analyse de la naissance, la vie, la mort des clichés et stéréotypes sur les autres peuples, en l’occurrence l’humanité noire, afin d'en nettoyer notre imaginaire et d'éviter qu'elles n'induisent des préjugés et ne perpétuent jusqu’à aujourd’hui des attitudes racistes. 

L’exposition se proposait en outre de relever les principales figures mythiques et déformées apparues dans ces préjugés, afin de démonter les mécanismes de transmission et de révéler leur omniprésence.

Si une bonne partie des images européennes intégraient la mythologie coloniale, l’exposition faisait une place encore plus large aux images nord-américaines, construites sur la mémoire encore vive d’une réalité antérieure, celle de l’esclavage.

Beaucoup de ces images affichaient un caractère raciste, ouvertement ou non. Cependant ce n’était pas d’une entreprise de culpabilisation qu’il s’agissait. Refuser la culpabilité collective ne signifie pas nier l’éclosion du racisme ou fermer les yeux sur ses traces et résurgences actuelles.

L’exposition originale, réalisée au Tropen Museum d’Amsterdam, a été adaptée scientifiquement en Belgique par CEC en collaboration avec la fondation Cosmic Illusions Productions, et produite par un collectif d’une cinquantaine d’ONG et d’associations belges. Elle a été présentée pendant trois mois au Centre Culturel De Markten à Bruxelles en 1991 (43.000 visiteurs) et a été remontée plus tard à Eindhoven et à Copenhague en 1994. 

Une version itinérante bilingue et synthétisée en cinquante panneaux, coproduite par CEC, la fondation Negrophilia et Impressant vzw, a ensuite circulé dans les Centres culturels et réseaux associatifs en Belgique et à l’étranger pendant dix ans après la grande exposition fondatrice de 1991 (Torino, Paris, Pays-Bas, Luxembourg, Flandres, Wallonie, etc).

Conception et réalisation : Félix de Rooy en collaboration, avec Jean-Pierre Jacquemin – textes 

Lay-out et design : Françoise De Moor – Regine Temmerman 

Administration: Norman de Palm – Annet Huizing – Stefaan Engels 

Travaux photographiques : Frank Den Oudsten – Pierre Verhoef - Photocopies couleur : Multicopy (Amsterdam) - Impression et reproduction : Duplimedia (Bruxelles) - Travaux techniques : Impressant

Une brochure bilingue (30 pp) et un dossier pédagogique, « DECODER L’IMAGE DU NOIR / DECODEER HET BEELD VAN ZWART » ont été réalisés, ainsi que l’ouvrage « RACISME, CONTINENT OBSCUR».