Arts et Culture

En parallèle à son action de déconstruction des stéréotypes et des clichés, CEC s’est attaché à promouvoir et valoriser en Belgique le travail des artistes et les différentes formes artistiques contemporaines du continent africain, des Caraïbes et de leurs diasporas, à travers des expositions artistiques thématiques et des événements pluridisciplinaires.

La réalisation la plus visible de CEC dans l’espace public reste l’accrochage en 2002, en plein quartier Matongé, de la fameuse toile géante « Matonge-Ixelles. La Porte de Namur, la Porte de l’Amour » , reproduction du tableau du peintre congolais Chéri Samba. Cette toile n’a pas fini d’attirer, jusqu’ aujourd’hui, le regard des touristes à Bruxelles. 

Mais dautres grands événements marquants ont aussi été réalisés dans ce désir, inscrit dans la mouvance naissante dans les années 80, de porter un regard neuf sur la création non-occidentale, essentiellement urbaine.

Quatre éditions du festival Climats. Rencontres Sud-Nord : cinémas, littératures, musiques, arts plastiques, théâtres d’Afrique Noire ont été organisées dans l’optique de reconnaître les cultures du Sud dans leurs formes les plus contemporaines tout en donnant la place à des fusions réussies, des métissages vivifiants, à une coopération culturelle qui ne choisit pas le sens unique. Cet événement pluridisciplinaire a vu quatre éditions réalisées en collaboration avec le CC Le Botanique à Bruxelles (de 1986 à 1991).

Fest’Afric, quant à lui, est un festival pluridisciplinaire qui a vécu une édition en 1997, l’année européenne de lutte contre le racisme. Ce furent plusieurs disciplines : musique, danse, théâtre, expositions, films et animations qui ont investi différents lieux à Bruxelles, pendant une semaine. 

Dans le domaine des arts plastiques, CEC a été précurseur en organisant pour la première fois en Belgique des expositions de peinture « populaire » et a parfois choisi comme lieu de présentation des endroits très fréquentés par le grand public. Ce fut le cas pour ces deux reflets de l’art populaire urbain en 1984. Zaïre : art populaire, a rassemblé plus de 150 toiles de peintres congolais et de jouets d’artisans (zaïrois à l’époque) qui ont été présentés dans la salle d’exposition du centre commercial City 2, tandis que l’ exposition intitulée Un œil de verre : Souwères et vitrines, réunissant des sous-verres du Sénégal, face à des photos de vitrines de magasins belges, a vu le jour pour la première fois à Bruxelles à la Galerie « La papeterie » (dans le cadre du festival Climats 1990).

CEC a introduit un nouveau champs de recherche dans la thématique des stéréotypes en organisant en 2003 un événement culturel consacré aux visions africaines de l'Europe et des Européens : L’Europe fantôme. Visions africaines de l’Europe et des Européens. La démarche inédite consistait à inventorier et à présenter les productions culturelles d'Afrique qui ont exprimé et traduit des perceptions de l'Occident : images du Nord, rêves, fantasmes et réalités, tels que les vivent et les diffusent les créateurs issus de ce continent proche. L'Europe Fantôme utilisait une démarche double: rassembler des oeuvres et des signes qui rendent compte de la persistance d'un mythe d’une part, et confronter ces oeuvres et ces signes à d'autres productions artistiques et intellectuelles de la diaspora africaine installée en Europe d’autre part.

A l’occasion de la célébration des 50 ans de l’indépendance de la RDC, Ligablo, exposition bon marché/Een goedkope tentoonstelling a proposé une exposition grand public mettant en scène les images et les objets ayant marqué l’esprit et l’imaginaire congolais de 1960 à nos jours. Une valise de francs zaïrois, des boîtes de lait en poudre Nido, le sabre du roi Baudouin,… A l’instar des boutiques sur table qui foisonnent au coin des rues de Kinshasa et du reste du Congo – les ligablos. (photo: le vide intérieur - Aimé Mpané)