15 septembre 2020

In memoriam Bernard Remiche - 1947-2020

Grand ami depuis plus de 40 ans et administrateur fidèle de CEC, Bernard Remiche nous a quitté ce 3 septembre et nous en sommes profondément attristés. Comment poursuivre sans son soutien sans faille, sans ses conseils judicieux, sans son regard clairvoyant et toujours positif sur nos projets, sans son amitié ? Nous avons admiré l’ouverture et la tolérance qui le caractérisaient, ses engagements citoyens et ses grandes qualités humaines.
Cec

Convaincu très tôt de l’importance de la culture dans le développement des pays du Sud,  Bernard a encouragé et soutenu les hommes de lettres venus lui exposer leur projet de création d’une ONG culturelle. Il était alors le jeune chef de cabinet de Lucien Outers, Ministre de la Coopération au Développement. Joseph Hanse, grammairien bien connu, Joseph Boly, professeur de lettres et grand admirateur de Léopold Sédar Senghor, Georges Sion, secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et de littérature françaises ainsi que d’autres écrivains n’ont eu aucune peine à les convaincre de l’intérêt de créer une ONG de développement consacrée à l’éducation et à la culture. C’est ainsi que CEC est née en 1977.

Grand amoureux de l’Afrique et de l’Amérique Latine, épris de dialogue et d’échanges,  Bernard y a noué au fil des ans de nombreuses et solides amitiés. Mais c’est le Congo (Kinshasa) qui était véritablement son pays d’adoption. Il avait le don de créer des liens amicaux et fraternels avec tous : musiciens et hommes politiques, artistes et juristes, écrivains et hommes d’affaires, enseignants et ministres. Il sera très regretté au Congo. Une messe en sa mémoire sera célébrée à Kinshasa à l’initiative de ses amis congolais le jour même de ses funérailles à Bruxelles.

Dans la cadre de l’Institut Euro-Africain de Droit Economique (INEADEC) dont il était président, il a soutenu la formation universitaire par la création du deux masters, l’un en Propriété intellectuelle avec l’Université de Yaoundé, l’autre, tout récent, en Droit économique en Côte d’Ivoire. Il contribua également à l’organisation dans plusieurs pays africains, de forums et conférences sur les partenariats post-Cotonou. Pour lui le respect, la confiance mutuelle et l’écoute étaient essentiels à la réussite de tout partenariat Nord-Sud et le savoir-être dans lequel il excellait, était aussi important que le savoir-faire. 

Sa connaissance de l’Afrique et de sa diversité culturelle nous a été très précieuse et nous avons beaucoup appris de lui. Il a conseillé et accompagné CEC avec finesse dans son développement et son évolution sans jamais imposer son point de vue. Nos réunions se terminaient souvent comme il aimait, autour d’une table conviviale où il nous parlait de ses expériences africaines, de la politique congolaise qu’il suivait de près, des questions de francophonie qui lui tenaient à coeur et nous poursuivions nos échanges sur les évolutions et orientations stratégiques de CEC. 

Professeur à l’UCLouvain et dans plusieurs universités étrangères (Coimbra, Buenos Aires, Nice, Rennes, Rome), avocat de renom international spécialisé en matière de propriété intellectuelle, conseiller du gouvernement argentin il gagna le procès contre la multinationale Monsanto dans la question cruciale des semences OGM, conseiller de la famille Lumumba et acteur de bien d’autres combats ici et ailleurs, il demeura, malgré un emploi du temps très chargé, toujours disponible pour CEC. Encore tout récemment, depuis sa maison provençale qu’il aimait tant, il est intervenu pour soutenir un projet pilote de plate-forme éducative pour les jeunes en RDC proposé par CEC. 

Il a fallu à tous les collaborateurs de CEC beaucoup de ténacité, d’engagement et de passion pour maintenir et développer l’ONG malgré les difficultés et les inévitables déceptions. Nous n’aurions pu le faire sans son indéfectible soutien. Adieu Bernard. Tu vas immensément nous manquer. 

Ann Gerrard, 

Présidente du Conseil d’administration

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